Jmgruissan - 21/05/2023

Un grand roman d'aventure

En premier lieu, un grand merci aux éditions Seuil et Babelio pour m’avoir proposé de découvrir ce dernier roman d’Artur Pérez-Reverte. Cet écrivain espagnol a le talent de nous faire battre le cœur au diapason de ses personnages. A l’instar du héros Sidi (plus connu en France sous le surnom du Cid), l’écriture est conquérante et vous prend souvent les tripes, le style ralentit ou s’accélère, savamment, en fonction des chapitres, et c’est tout l’art de l’auteur. Il s’empare d’une légende, Ruy Diaz de Vivar, mélange les réalités historiques et les mythes, et puis forge son propre « Cid ». Les pages se tournent au seul plaisir de la lecture, avec toujours, pour ma part, la tentation d’aller sur Wikipedia, en savoir plus sur ce héros espagnol. Mais faites comme moi savourez l’instant et le bonheur de la découverte. Au XIème siècle, Ruy Diaz est un valeureux chevalier attaché au roi de Castille, Sanche. Malheureusement, ce dernier meurt dans des circonstances qui poussent Ruy Diaz à demander de façon irrévérencieuse au nouveau roi Alphonse, s’il n’est pas l’assassin de son défunt frère. Alphonse VI va en garder rancune et le bannira du royaume de Castille. Ruy Diaz à la tête d’une troupe de mercenaires fidèles, lutte aux frontières des royaumes musulmans. Son panache, son courage et son audace vont lui valoir le surnom de Sidi, Maître. A partir de là, il vendra son épée au plus offrant, seigneurs Chrétiens ou Maures. A cette époque, il n’est pas rare que les alliances entre Maures et Chrétiens se fassent au détriment d’autres territoires chrétiens ou musulmans. Dans ce roman, Arturo Pérez-Reverte retrace une partie de la vie de Ruy Diaz, quelques mois, qui vont faire de faire de lui, une légende. Je connaissais le Cid à travers les vers de Corneille dont « Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort - Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port. » Mais la tragédie de Corneille est très loin de la réalité historique, si tant est qu’elle soit vérifiable. Avec Arturo Pérez-Reverte c’est plutôt le souffle épique qui traverse les pages, on y croise la violence des combats, la peur, la mort omniprésente, mais aussi des moments de grâce, la croyance à un Dieu tout puissant, l’amour et l’amitié entre les guerriers plus forte finalement que tout le reste.