La quatrième de couverture le précise, c’est la 11ème aventure de Bernie Gunther, c’est la 11ème fois que j’ai rendez-vous avec cet antihéros attachant, homme à femme, victime de l’Allemagne du XXème siècle et toujours à se fourrer dans de sales draps. Nous sommes dans les années 50, à Saint Jean Cap Ferrat où Gunther se cache sous un faux nom (voir tous les tomes précédents au cours desquels il s’est attiré les inimitiés d’à peu près tout le monde), et vit en tant que concierge dans un grand hôtel. C’est là qu’il fait la connaissance de l’écrivain Somerset Maugham, homosexuel notoire à une époque où il était impossible de l’être sans risquer sa liberté, et agent des services secrets britanniques. Maugham sollicite Gunther pour servir d’intermédiaire avec un maitre chanteur qui détient une photo très compromettante. Gunther accepte par sympathie et met par là même le doigt dans un engrenage qui va lui causer, comme d’habitude, les pires ennuis. « Les pièges de l’Exil » n’est pas mon tome préféré, car Philip Kerr semble être retombé dans ses travers, ceux du début de la saga : des intrigues compliquées, un nombre de personnages important et surtout, des histoires d’espions, de MI-5, de MI- 6 et de KGB qui ne sont pas follement passionnantes. Vers les 2/3 du livre, il y a même un embrouillamini tellement nébuleux qu’on ne comprend plus rien à rien, à force d’assister à une partie de billard ou mieux, de poker menteur. J’ai eu envie de laisser tomber, et c’est bien la première fois depuis avec Philip Kerr mais je me suis accrochée et j’ai eu raison car la fin est plus limpide et plus intéressante que je l’aurais cru. Néanmoins, je préfère quand Gunther est flic, ou militaire, quand Philip Kerr évoque le nazisme, Berlin et la Guerre, bref, quand il parle Seconde Guerre Mondiale plutôt que Guerre Froide, c’est plus pertinent, plus instructif et surtout bien plus passionnant. « Les pièges de l’Exil » comporte quelques chapitres qui se situent en 1945, et ce n’est pas pour rien que ce sont de loin les plus réussis. Reste Gunther et sa personnalité, son humour désespéré, sa faiblesse pour les femmes (ça le perdra !) et son regard lucide et cruel sur toutes les idéologies. Encore quelques tome et je devrais l’abandonner, c’est sur il me manquera…
Gunther est toujours vivant
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Les pièges de l'exil
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