Une écriture dépouillée, fine, qui va à l’essentiel
Quel immense plaisir j’ai eu à lire le roman de JM Coetzee, prix Nobel de littérature :
« Disgrâce ».
Une écriture dépouillée, fine, qui va à l’essentiel. Je me suis laissée happer dès les premiers mots. Très très beau.
« Disgrâce », c’est l’histoire de David Lurie, professeur quinqua de l’Université du Cap qui se voit dans l’obligation de démissionner de son poste suite à l’accusation de harcèlement sexuel d’une de ses étudiantes. Il trouve refuge chez sa fille, Lucy, installée dans une ferme au fin fond de la campagne sud africaine. Quand un jour trois jeunes gens entrent dans la ferme et violent Lucy sans que David ne puisse rien y faire, le père et la fille entrent alors dans une incompréhension mutuelle.
Évidemment le harcèlement sexuel dont est accusé le père fait écho au viol subie par sa fille. Et ce parallèle est passionnant.
Le viol renvoie aussi à cette période post apartheid dans laquelle s’inscrit le roman. Violation d’identité, violation de propriété, violation de liberté. La violation est omniprésente.
Et en fond cette volonté de vengeance des uns et de rédemption des autres.
Tout chez Coetzee est subtil. Les choses sont comprises sans être forcément nommées. On comprend le viol dans les non-dits. La couleur de peau n’est qu’effleurée dans la description que Coetzee fait de ses personnages (et seulement dans la deuxième partie du roman). Et pourtant on la sait essentielle dans cette Afrique du Sud marquée par des années d’Apartheid.
Magnifique, vraiment.
Une écriture dépouillée, fine, qui va à l’essentiel
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