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Il y a fort longtemps, j’étais tombée sur le film d’animation éponyme diffusé à la télévision et j’avais a-do-ré ! Ce minuscule souriceau téméraire et attachant, cette ambiance assez mélancolique avec cette princesse isolée, ce royaume triste et gris, les rats maudits et la soupe bannie ! Quand j’ai découvert que le tout était l’adaptation d’un roman jeunesse, je me suis empressée de le dénicher. J’ai apprécié replonger dans cette histoire et j’ai beaucoup aimé la manière dont l’autrice nous la raconte, comme si elle s’adressait directement à nous, lecteurs. On est pris en aparté, on nous pose des questions, on nous demande de réfléchir et l’on a l’impression d’être en sa présence, à l’écouter nous conter directement cette légende. Je trouve que pour les plus jeunes, c’est une lecture immersive ! De plus, de belles valeurs nous sont transmises, telles que le pardon, la compassion, le courage, la résilience mais ce récit évoque aussi la peur, la tristesse ou encore la colère et l’envie qui sont également des émotions “naturelles”. Il est normal d’éprouver toutes sortes de sentiments. La vie n’est pas simple. Et le tout est apporté avec beaucoup de bienveillance sous la forme de ce merveilleux conte. Il y a des méchants, une princesse en danger, un héros hors norme. Ce héros, c’est Despereaux, un souriceau riquiqui aux oreilles démesurées, rejeté et incompris par sa propre famille car, en plus de ses particularités physiques peu enviables, il se comporte d’une manière intolérable pour les souris ! Et ça, c’est impensable. Les rats doivent être méchants et vivre dans le noir quand les souris doivent vivre au grand jour et être peureuses ! Ainsi vont les choses. Tout doit rentrer dans des cases prédéfinies. Et pourtant… Kate DiCamillo s’attache à bousculer l’ordre établi avec ses personnages pour nous emmener vers plus de tolérance. Bref, c’est une jolie histoire, sombre et lumineuse à la fois, tout comme la vie qui est dure et belle mais qui vaut le coup d’être vécue.