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Résumé
En 1864, Jean-Baptiste-Camille Corot (1796-1875) expose au Salon un paysage recomposé d'après des études et esquisses réalisées quelques années auparavant dans le parc de Mortefontaine. Un sous-bois au bord de l'étang, la présence évidente de l'eau et du ciel, une pénombre calculée de matinée fraîche et de soirée brumeuse constituent les éléments de ces paysages dont Corot, par sa sensibilité et son sens de la mise en espace, a su tirer des chefs-d'oeuvre. Le sujet du tableau, celui de la cueillette, est un thème récurrent dans l'oeuvre de Corot, et, par sa simplicité même, permet au peintre de se concentrer sur des recherches plastiques et esthétiques pures, d'exprimer une sensibilité, d'entraîner le spectateur dans un monde de poésie, de rêverie nostalgique, dans un univers quasi musical. Corot demeure - sans rival possible en dehors, peut-être, des impressionnistes - le paysagiste du XIXe siècle dont l'oeuvre a connu le plus grand rayonnement dans le monde. Admiré de son vivant par les collectionneurs français ou anglais, qui appréciaient la poésie et le sens de l'harmonie de ses paysages savamment construits, il a conquis, à la fin du XIXe siècle, le public américain, puis japonais. Les artistes des années 1860 à 1880 ont, quant à eux, retenu sa sensibilité et sa technique visionnaires, qui devaient marquer définitivement l'art du paysage. Étudier Souvenir de Mortefontaine et explorer la genèse de ce tableau éclaire non seulement l'oeuvre entier de Corot, mais aussi, plus généralement, le rôle de la représentation de la nature dans l'évolution de la peinture du XIXe siècle et dans les innovations du XXe.