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Résumé
Comme les autres écoles de la période hellénistique, le stoïcisme est souvent perçu comme proposant, sur les ruines de la cité classique et sur fond de crise politique, une morale du retrait en soi-même et de l'individualisme. Il stigmatise ainsi les cités comme pourvoyeuses de vices que se transmettent les insensés (presque tous les hommes), tandis que la Cité Universelle des sages (aussi rares que le phénix) semble donnée comme idéal. Cet ouvrage propose une approche pour nuancer ce constat et montrer qu'au sein de la morale stoïcienne et dans ses principes mêmes s'élabore une pensée du bien commun et des conditions de vie en communauté et du lien social. En somme Le Portique ne propose pas simplement des pistes pour se réformer soi-même, mais également des outils pour penser, voire réformer, la vie politique : le sage incarne non seulement la morale parfaite mais également la perfection du politique. Il est celui qui sait trouver selon les circonstances les choix les plus adaptés pour gouverner les peuples devenus rétifs à toute raison. En usant au mieux des institutions de la cité, axiologiquement neutres, mais voulues par la nature, il cherche à amener les hommes à progresser vers la justice, inscrite dans le programme de développement de l'être humain (l'oikeiôsis), et vers la vertu, fin ultime d'une vie heureuse. De fait, la morale stoïcienne se présente toujours en même temps comme une politique, qui cherche à articuler Cité Universelle et «petites cités».