Le coeur pur du barbare

Le cœur pur du barbare, "j'écris avec un caillou dans la chaussure". Il y a cette chose fascinante chez Thomas Vinau qui me touche à chaque fois. C'est ce qu'on pourrait appeler de la poésie du quotidien, pas de forme prédéfinie, classique ou normée, ça parle de quand on est malade sur le canapé, d'une tasse de café refroidie ou d'un matin. Peu importe la thématique, j'ai l'impression qu'on oscille d'une sensation à une autre, et même plutôt d'une sensibilité à une autre. J'sais pas par quel miracle on peut dire la beauté et la torpeur du quotidien dans un rayon de soleil qui allume la poussière, mais c'est l'effet que ça me fait, à la fois réconfortant et pétrifiant. Je crois que les failles et les lumières que montrent ces poèmes font l'écho des miennes, et que ca explique l'inexplicable, comment notre vie est un épicentre égocentrique, ce que ça veut dire de vivre "je" alors que le monde entier tourne avec ou sans nous, avec ou sans nos questionnements, les baumes et les bleus de la vie. On peut difficilement parler poésie sans parler de soi, de toute façon, écrire ou parler de, c'est forcément dévoiler un peu de notre intérieur, et certaines choses, j'aurais jamais besoin de les dire, parce que Thomas Vinau l'a fait pour moi. Et rien que pour ça, ça valait le coup, ce recueil. J'repars un peu mélancolique de cette lecture, sans doute encore bancale mais assurément un peu plus solide de mots.

On reconnaît bien la plume de Thomas Vinau dans ce nouveau recueil : souvent tendre, parfois acerbe, mais toujours sincère. Trois parties teintées de nuances variées, dont une qui ravira certainement les amoureux·euses de la culture nord-américaine. À nouveau, chacun trouvera son bonheur dans ces courts poèmes. Une poésie minimaliste mais infiniment touchante. À lire !