La popularité de ce livre sur Gleeph
Résumé
Textes traduits de l'arabe, annotés et présentés en relation à certains textes modernes par Yahya Michot Préface de James Piscatori Hégire, fuite du péché et «demeure de l'Islam» Mardin est une des villes les plus impressionnantes du sud-est de la Turquie. Il y a 700 ans, c'était la capitale d'un petit état turcoman vassal de l'empire mongol d'Iran. D'où les interrogations de certains contemporains d'Ibn Taymiyya (661/1263-728/1328): «S'agit-il d'un pays de guerre (balad harb) ou d'un pays de paix (balad silm)?» Et, «pour le musulman qui y réside, est-il obligatoire d'émigrer vers les pays de l'Islam ou non?» «Mardin n'est un pays ni de paix ni de guerre,» répond le théologien: elle a un statut «composite» (murakkab)... Le sens du Fetwa de Mardin est ici exploré à partir de trois autres écrits taymiyyens relatifs au concept d'hégire - c'est-à-dire aussi de fuite du péché et des pécheurs - ainsi qu'à ceux de demeures de l'Islam et de la guerre. On examine par ailleurs, sur texte, l'utilisation que six penseurs arabes modernes font de ce fetwa, dont le célèbre mujahid palestinien 'Abd Allah 'Azzam et les dissidents séoudiens Muhammad al-Mas'ari et 'Abd al-'Aziz al-Jarbu'. Le constat d'une politisation indue de la pensée religieuse d'Ibn Taymiyya par ces auteurs conduit à inviter un certain islamisme à s'inventer un autre patronage canonique que celui du Shaykh de l'Islam mamluk, et divers nouveaux orientalistes à plus de déontologie...