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Résumé
Faïences d'azur rassemble, dans la plus vaste synthèse éditée à ce jour, les splendides décors des coupoles célestes, des parois et des minarets qui sont les joyaux de l'Islam d'Asie. De la Turquie aux confins de la Chine, Roland et Sabrina Michaud les ont photographiés depuis de longues décennies : Hérât, Samarkand, Ispahan, Konya, Lahore déploient leurs trésors, rescapés de l'histoire ou sur le point d'y succomber. Façonnées dans la glaise des steppes, ces parois de sanctuaires furent d'abord creusées dans le stuc monochrome et livrées au seul chatoiement du soleil, avant que la faïence turquoise ne fasse son apparition, par petites touches, à la fin du XIIe siècle, parmi les labyrinthes de briques et les arabesques sculptées. Au fil des siècles, les entrelacs végétaux de l'Arbre de Vie recouvrent les parois de leur exubérance en contrepoint aux calligraphies coraniques ; blancs, verts, jaunes, rouges se mêlent aux deux tonalités profondes de bleus, cernés de noirs, parfois rehaussés d'or pur. L'art de la faïence atteint son apogée au XVe siècle, attesté par l'oeuvre des miniaturistes. La puissante dynastie tîmoûride avait alors pour capitale l'oasis de Hérât, en Afghanistan, florissante étape sur la route de la Soie. Foyer d'une brillante civilisation musulmane d'expression persane et turque, Hérât influença tous les arts, du Bosphore jusqu'au Gange ; aujourd'hui encore, ses faïenciers perpétuent leur art dans la plus haute tradition. Après le démembrement de l'empire tîmoûride, au début du XVIe siècle, les Ouzbeks de Samarkand, les Séfévides d'Ispahan, les Ottomans d'Istanbul et les Moghols de Lahore voudront doter leurs murs de faïences dignes de rivaliser avec le modèle de Hérât. À terme, cependant, l'extérieur des mosquées turques abandonnera la faïence pour la nudité de la pierre de taille, et l'Inde laissera resurgir la splendeur de son grès rouge et de son marbre. Le Pavillon des sept Princesses, roman courtois du poète de langue persane Nezâmi de Gandjeh (1141-1209), sommet de la littérature médiévale, traduit pour la première fois en français par Michael Barry, offre la clé des symboles cosmiques des couleurs et des motifs reproduits par les céramistes. Richesse plastique et spirituelle qui égale la lumineuse polychromie des vitraux d'Occident.