La popularité de ce livre sur Gleeph
Résumé
A partir de l'automne 1845, et pendant six années consécutives, le mildiou ravage les cultures de pommes de terre irlandaises et anéantit une grande part des récoltes. Privés de leur principal moyen de subsistance, les paysans irlandais sont confrontés à une crise agricole, économique et sanitaire d'une ampleur et d'une durée sans précédent. Ni les secours apportés par l'administration britannique, insuffisants et inadaptés, ni l'aide fournie sur le terrain par divers organismes de charité ne parviennent véritablement à résorber famine, pauvreté et maladies. L'Irlande, qui fait pourtant officiellement partie intégrante du Royaume Uni, se retrouve ainsi victime de l'idéologie libérale qui prône le laissez faire et la non-intervention des pouvoirs publics dans l'économie, du courant malthusien, qui voit dans cette crise une solution naturelle au problème de la surpopulation, ainsi que de préjugés identitaires, religieux et moraux, qui font de la famine et de la pauvretés le reflet d'une infériorité fondamentale de la population et l'expression d'un châtiment divin. Les effets conjugués de la surmortalité (plus d'un million de morts) et de l'émigration de masse (estimée elle aussi à un million de personnes) ont provoqué une crise démographique durable, qui affecta inévitablement la société irlandaise dans son ensemble et l'identité culturelle de la nation. La question de l'impact exact de la crise, celle de son inévitabilité et celle de la responsabilité britannique ont fortement nourri le nationalisme irlandais et alimentent encore aujourd'hui les débats historiographiques et identitaires persistants que la Famine a suscités.