La popularité de ce livre sur Gleeph
Résumé
« J'ai fermé les registres. J'ai regardé le ciel. [...] Je m'avançais désormais à la tête d'une cohorte. Elle ne cesserait de grossir au fil des mois, rassemblée en cent ans de misères. Avec leur crâne rasé, leurs sabots, leurs pantalons de treillis, leurs vestes grises, ils se ressemblaient tous, ces enfants en prison. Je voulais les suivre au travail, pendant lequel il était interdit de parler, sur le chemin des champs ou de l'atelier ; au dortoir, glacé l'hiver, rempli l'été à l'heure du coucher, d'une grande clarté chaude, encore diurne ; dans leurs courses d'évadés, dans les cachots où ils inscrivaient leur nom ; devant la pitance du réfectoire dans le bruit des écuelles de fer... » M.R. Ce livre est un pèlerinage dans les lieux encore visibles, les registres d'écrou, les dossiers, tout ce que gardent - ou taisent - les archives de ces pénitenciers pour enfants qu'on appela les « petits bagnes ». L'auteur nous conduit dans un voyage hallucinant auquel il ne manque ni le poids et l'odeur des heures, ni le goût du pain de troupe, ni les paysages et les saisons du ciel. L'art de raconter, l'écriture charnelle et minutieuse ressuscitent ces enfants sans enfance, au long d'un récit poignant.