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Résumé
Le destin de l'empereur Julien, dit l'Apostat (331-363), qui voulut restaurer le paganisme, a fasciné tant ses contemporains que la postérité. C'est à éclairer la fortune de cette figure controversée dans la pensée française de la fin de la Renaissance à l'acmé des Lumières que s'attache le présent ouvrage, guidé par la conviction que Julien, selon un mot de Diderot, est un «baromètre» des mentalités et des évolutions historiques dont elles sont tributaires. De Montaigne, qui loua le prince tolérant, à Voltaire, qui célébra le philosophe antichrétien, en passant par Bossuet, qui vit en lui un témoin négatif de l'action de la Providence, l'image posthume de l'empereur met en relief les invariants et les progrès qui structurent les idées sur deux siècles. Figures de proue ou minores, nombre d'auteurs se sont penchés sur le «cas Julien», dessinant lignes de partage et lignes de force autour d'enjeux historiques - comment écrire le passé ? -, moraux - une vertu non chrétienne est-elle possible ? -, théologiques - quels sont les droits de la conscience ? - et politiques - le régicide est-il légitime ? Julien a donc ici un rôle de prétexte et de reflet : prétexte à l'étude des mutations de la pensée française à l'âge classique ; reflet des positions sur les rapports entre éthique et croyance, pouvoir et clergé, tradition et critique, à la lumière du double legs, païen et chrétien, de l'Antiquité.