La cité Saturne. Vol. 1

La Cité Saturne de Hisae Iwaoka est une œuvre de SF poétique terminée en 7 tomes. J'avais vu passer la couverture avec ce petit personnage tout rond en tenue d'astronaute plusieurs fois au cours de mes pérégrinations sur le net et je le trouvais TRÈS chou. Du coup j'étais assez curieuse de voir ce que donnait cette série choupi dans l'espace... Et non je ne lis pas forcément les 4ème de couverture si le visuel me plaît ! Car la Cité Saturne ne se passe pas vraiment dans l'espace ou en tout cas pas si loin que ça. La cité Saturne, est une structure annulaire construite en orbite basse au dessus de la Terre, territoire interdit d'accès, devenu invivable. Elle est divisée en 3 niveaux, le niveau supérieur, où vivent les personnes les plus aisées, le niveau intermédiaire, où sont situés les structures publiques (écoles, hôpitaux,...) et le niveau inférieur, où vit la classe populaire et où se situe les machineries permettant à la cité de fonctionner. Mitsu, le petit cosmonaute mignon, est en fait un adolescent de la classe populaire terminant tout juste sa scolarité. Il va rejoindre la guilde des laveurs de carreaux comme son père, disparu dans un accident pendant son service. Il ne s'agit donc pas d'un costume d'astronaute, mais de laveur de carreaux ! L'anneau est une énorme structure vitrée et pour que la lumière puisse y entrer, il faut que les vitres soient lavées et c'est là que Mitsu et ses collègues interviennent. Les riches paient pour qu'on nettoie leur vitres, tandis que les pauvres développent des maladies liées à l'absence de lumière naturelle. Tout au long de l'histoire on va donc suivre Mitsu sur les traces de son père, qu'il pense tombé sur Terre, et découvrir la vie de l'anneau à travers ses rencontres, son travail, ses relations amicales et professionnelles. Les personnages secondaires sont très développés et Mitsu n'est parfois plus qu'un fluidifiant pour passer d'un personnages à un autre. Graphiquement j'ai adoré la Cité Saturne. Les décors sont riches de détails si l'on prend le temps de s'y attardé. L'immensité de l'anneau est très bien rendu, mais ce qui m'a le plus plu, ce sont les personnages. Ils sont assez nombreux et variés. Ils peuvent paraître un peu simplistes, voir décalés au premier abord, compte tenu de leur côté mignon-tout-rond, mais sont en fait extrêmement expressifs et certains sont même un peu flippant ! Et la planète Terre en toile de fond presque oppressante parfois, comme pour rappeler que malgré cette ambiance terriblement feelgood qui se dégage, on reste dans une œuvre d'anticipation sociale aux allures de dystopie. Car oui, c'est mignon-tout-rond, oui c'est feelgood, mais on parle quand même d'une société qui s'est effondrée sur Terre, qui a trouvé le moyen d'une seconde chance sur l'anneau et qui reproduit le même schéma de richesse/pauvreté jusqu'à épuisement de la nouvelle structure d'accueil... La Cité Saturne c'est très joli, mais c'est également une critique sociale, donc une œuvre intéressante tant pour le visuel que pour le message.