cover
Shelf Cover
4 éditions

La Poupée

Sabine Fournier, 2011
E-book

Gilles de Brissac

Nombre de pages
ISBN
Date de parution
Prix neuf
Se procurer

La popularité de ce livre sur Gleeph

Ma note
Note moyenne
(0 note)

Résumé

Extrait CHAPITRE PREMIER Installation à Cavaillon J'avais vingt ans quand j'ai épousé Maxime, un sous-officier de la marine marchande âgé de trente ans. Nous nous sommes installés dans les faubourgs de Cavaillon, ville provençale connue pour ses melons. C'est là que commence la colline du Lubéron qui s'étend jusqu'à Manosque. Notre maison était jumelée avec celle des voisins ; une clôture de fil plastifié séparait les deux jardins. Comme Maxime gagnait bien sa vie, je pouvais me contenter d'un emploi de secrétaire médicale à mi-temps. Ce qui me donnait pas mal de temps libre pour flâner, faire du shopping, lire des romans à l'eau de rose. Maxime était amené à s'absenter pour de longues périodes. Quand il partait en mer, c'était souvent pour deux, trois mois. Quand il revenait, en revanche, il restait un mois, un mois et demi à la maison ; il en profitait pour bricoler. Drôle d'homme, Maxime. Assez bourru, il ne me prêtait pas beaucoup d'attention. Pourtant, j'étais une femme désirable, je le lisais dans le regard des autres hommes ; j'avais une allure de mannequin, je savais soigner mon apparence. Mes cheveux noirs me tombaient sur les épaules, ma frange descendait à mi-front. Mes yeux bleu acier me donnaient un éclat lumineux. Je prenais le temps de me maquiller avec soin. Ce qui attirait surtout les regards, c'était ma poitrine plantureuse, mes fesses rebondies. A l'aise financièrement, je m'achetais des vêtements qui mettaient ma silhouette en valeur. Quand le climat le permettait, je portais des jupes courtes afin de montrer mes cuisses galbées dans des collants noirs. J'enfilais tantôt un T-shirt décolleté, tantôt un chemisier que je laissais entrouvert pour qu'on voie la naissance de mes seins. Je donnais l'apparence d'une femme libérée. Je devais passer pour une allumeuse. Pendant l'amour, Maxime ne faisait jamais preuve d'imagination. Le soir, il me donnait un baiser, me faisait une caresse sur les seins ; une fois par semaine, parfois deux, quand il avait bu un coup, il me baisait dans la position classique. Il n'introduisait jamais dans notre relation la note de fantaisie qui m'aurait donné plus de plaisir. A cette époque, je n'imaginais pas qu'il puisse exister autre chose. Frustrée, je me plongeais dans des romans-feuilletons pour me laisser aller à des rêveries de jeune fille, alors que j'étais une femme mariée. Aujourd'hui, avec le recul, je pense que je me suis mariée trop tôt. Nos voisins avaient un petit garçon d'à peine un an. Souvent, la maman me le passait par-dessus la clôture qui séparait nos jardins ; je le tenais dans mes bras. Le petit Tony me regardait en me faisant des sourires. J'étais impressionnée par le regard perçant de ses yeux noirs. En grandissant, il a pris l'habitude de m'appeler Cri-Cri (mon prénom est Christine). Quand il a atteint l'âge de six ans, il m'a fait promettre de n'accorder ce privilège qu'à lui seul. J'ai accepté. C'était le jour de son anniversaire. Maxime était présent, il a ri aussi en promettant à Tony qu'il serait le seul à m'appeler ainsi. Plus Tony grandissait, plus ses parents se plaignaient de son caractère désobéissant. Je n'avais pas d'enfant, je disposais de temps libre. Tony venait souvent quémander mon aide pour ses devoirs. Curieusement, quand je m'occupais de lui, il était plus calme.

1 personne l'a dans sa bibliothèque

Pas encore d'avis sur ce livre
Données bibliographiques fournies parTiteLive