La peur

« Si le Fils de Dieu existe, c'est l'instant qu'il montre son coeur, alors que tant de cœurs saignent - ce cœur qui a tant aimé les hommes. C'est donc en pure perte, et son Père l'a donc sacrifié inutilement ? Le Dieu de miséricorde infinie ne peut être celui des plaines d'Artois. Le Dieu bon, le Dieu juste n'a pu autoriser qu'on fît en son nom une telle bouillie d'hommes, ne peut vouloir qu'une telle dévastation des corps et des esprits serve à sa gloire. Dieu ? Allons, allons, le ciel est vide, vide comme un cadavre. Il n'y a dans le ciel que les obus et tous les engins mortels des hommes... La guerre a tué Dieu, aussi ! » De l’aveu d’anciens poilus, « La peur » de Gabriel Chevallier est le livre traitant de la Première Guerre mondiale qui se rapprocherait le plus – au moment de sa parution en 1930 – de l’humeur parcourant l’ensemble des combattants lors de ce conflit sanglant. D’abord plein de zèle et enjoué à l’idée de s’engager dans l’aventure d’une vie. Très vite, sous l’horreur du front, l’optimisme laisse place à la peur. Peur de la mutilation, peur de la mort, peur de décevoir ceux de l’arrière. Les vieilles générations en attente de la revanche de la guerre de 1870 n’ont de cesse de réclamer des actes de bravoure, des détails des combats. Mais comment décrire le chaos et l’horreur de la guerre moderne à ceux qui ne la font pas ? Sous les traits du soldat Jean Dartemont, Chevallier raconte l’expérience de sa guerre. Loin du lyrisme et de l’héroïsme qu’exigeait, pendant l’entre-deux-guerres, l’opinion publique sur le sujet. Il n’hésite à aucun moment à souligner l’aberration qui a consisté à livrer une génération sacrifiée à une boucherie qui n’a eu que pour unique intérêt d’enrichir les puissants. Loin d’exhorter au courage, l’auteur tend à démontrer la nature aléatoire des combats. La survie lors d’un tel conflit dépend, finalement, d’une bien cruelle ironie. La peur étant ce sentiment qui domine le plus couard des Poilus au plus téméraire. Ne dit-on pas d’ailleurs que le courage, c’est avoir peur, mais y aller quand même ?

Un témoignage qui se veut on ne peut plus réaliste. J'applaudis l'auteur d'avoir oser l'écrire envers et contre tous les tabous de l'époque. Il reviens sur le courage et les atrocités vécus par les soldats de la Première Guerre Mondiale tout en dénonçant l'absurdité de cette guerre.

L'un des meilleurs témoignage sur la première guerre mondiale ! L'auteur ressent "La peur" durant un pilonnage d'artillerie. C'est glaçant, terrifiant. Le plus effrayant, c'est qu'il nous projette dans cette guerre, à côté de lui, durant ce moment d'effroi intense. Les obus pleuvent autour de nous et à chaque explosion, il n'y a pas que le sol qui tremble.

Tout demarre avec l histoire habituelle mais tres vite, l'histoire dérape avec une vision inhabituelle de la réalité Et surtout la peur du côté des héros ...

Livre incroyablement vrai que ce soit dans les descriptions ou les échanges entre soldats. C'est un livre dur par la cruauté et l'invraisemblance de ce qui est raconté, mais néanmoins très beau. Je le conseille aux amoureux de l'histoire et aux lecteurs qui affectionnent la littérature de guerre.