La popularité de ce livre sur Gleeph
Résumé
Dina, Maillol et moi J'ai vécu avec elles pendant plusieurs mois. Tour à tour, je les posais sur la grande table roulante de mon atelier et je poussais celle-ci, avec précaution, jusqu'à la bonne distance de la verrière. Cela n'avait l'air de rien, mais c'était un point précis dans l'espace, un point entre mille. Ensuite, il me fallait trouver le bon angle pour le minuscule appareil numérique que je tenais à la main : un peu plus à gauche, à droite, plus haut, plus bas, plus près, plus loin. Un angle entre mille. Enfin - mais je me faisais peut-être du cinéma - il fallait déclencher au bon moment. Comme si j'attendais que l'argile devienne chair, tel le marbre de Pygmalion, et comme si le miracle ne pouvait s'accomplir que si je l'immortalisais, avec un geste aussi banal que l'instantané de n'importe quel amateur. Mais j'oublie de dire le principal : à ces instants-là, j'étais amoureux de la Dina d'il y a un siècle, celle qui n'était pas encore née quand Maillol lui a donné forme.