Le Double

Tout le long de cette curieuse histoire, j'ai eu la sensation de vivre un cauchemar... Et en même temps happé par cette vision cauchemardesque, j'avais envie de découvrir l'issue de ce pauvre personnage dont sa propre vie semble lui échapper... C'est le genre d'expérience littéraire qui peut laisser presque comme un petit traumatisme...

Captivant, c’est vraiment le mot parfait pour décrire ce récit. Un style d’écriture très agréable et qui capte l’attention du lecteur. Notre héros s’enfonce progressivement dans un cauchemar, et nous emmène avec lui. Jusqu’au bout on ne peut que se demander quelle sera l’issue de cette épopée (si on n’a bien sûr pas été spoilé par la préface… je les lirai à la fin dorénavant), et impossible de s’empêcher de dévorer le livre en quelques heures. Bref, un de mes coups de cœur littéraire qui me donne envie de découvrir d’autres œuvres de Dostoïevski.

Particulier, en effet, mais pas pour autant déplaisant. En revanche, il est clair et certain que plus jamais dans ma vie je ne souhaite lire quelque part la formulation suivante : " Il y a ceci et cela ".

J’ai vraiment été perdu en lisant Le Double. Les actions ont parfois tendance à s’enchaîner et j’ai parfois eu du mal à suivre. J’ai l’impression que l’effet est voulu, que ces actions désordonnées sont le fruit d’une réflexion sans fin du personnage principal. Il est tout le temps dans le doute. Il n’est jamais sûr des rapports sociaux qu’il a. Ce livre nous déstabilise d’être avec un personnage lui-même jamais confiant. On peut prendre en exemple le bégaiement qui le caractérise. On a vraiment l’impression d’avoir affaire avec quelqu’un qui est seul contre le monde. La situation est inextricable, et le livre fatalement cruel avec M. Goliadkine, tourné mainte fois en ridicule. Même le lecteur peut être lassé de lire tout le temps la répétions d’une prénom + nom des interlocuteurs de celui-ci. Ainsi, j’ai trouvé dans mon premier Dostoïevski quelque chose de kafkaïen, sans être profondément absurde. Les scènes s’enchaînent irrémédiablement jusqu’à une fin a approfondir pour ma part.

lorsque j'ai fini la dernière page, j'étais troublée, décontenancée, déroutée, et tout autre synonyme dont la langue française est si bien fournie. Bien loin de moi l'idée de parler d'un manque de qualité de l'écriture, au contraire. J'ai dévoré le livre, non littéralement heureusement, mais je n'ai pas vu le temps passé. Concrètement, cette histoire est "hors normes", le personnage principal est "hors normes", d'où cette déstabilisation. En lisant, j'ai eu le sentiment d'être moi-même malade, ce qui directement m'a fait pensé que je n'aimais pas ce livre. Or, après réflexion, je crois que j'ai apprécié le fait d'être dérangée dans mon cocon littéraire, cela ouvre des voies à d'autres itinéraires stylistiques insoupçonnés. Notez que le plus important dans tout cela, afin de comprendre au mieux l'intérêt du roman, reste la signification de ce double, de cet ami-rival. Mon conseil : lisez la préface en dernier, elle spoile