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Résumé
Marcia Hafif La période romaine / Italian Paintings, 1961-1969 précédé d'un entretien avec l'artiste En 1961, Marcia Hafif (Pomona, 1929) quitte la Californie pour effectuer son « Grand Tour » en Italie. Bientôt établie à Rome pour près d'une décennie, elle va y créer quelque 210 peintures et 255 dessins, collages, sérigraphies, dont elle laisse la majeure partie en Europe lors de son retour aux États-Unis. Il faudra attendre la fin des années 1990 pour voir ressurgir cet ensemble dont la pertinence et la qualité sont saisissantes (Mamco, 1999). Prologue jubilatoire aux monochromes qu'elle considère comme des « peintures à une seule figure » et réalise à New York à partir de 1972, la période romaine d'Hafif explore les possibilités offertes par une peinture non-figurative qui trouve ses motifs dans le réel (« néo-géo » vingt ans avant) puis les ressources d'une abstraction post-matissienne, parfois à la limite de l'image, imprégnée d'esthétique pop et travaillée par des courbes biomorphes. Cette décennie privilégiée la voit ainsi inventer avec brio une figure de femme peintre, emblématique des mutations de l'époque. Ce catalogue raisonné, publication irremplaçable pour qui veut aujourd'hui comprendre l'histoire de l'abstraction occidentale, s'accompagne d'un important récit de l'artiste. Il pose le cadre d'un quotidien qui ne cesse d'interférer dans la genèse des oeuvres, permettant de saisir comment s'opère l'osmose entre les influences acquises au contact des expressionnistes abstraits de la Côte Ouest, familiers de la mythique Férus Gallery de Los Angeles, et les registres de couleurs et de formes relevés à Rome, dans l'architecture, les mosaïques de pavement, la signalétique, le cinéma, etc. L'essai d'Éric De Chassey commente les enjeux de l'abstraction géométrique de la décennie et inscrit ces travaux romains dans une perspective historique. Born in 1929, Marcia Hafif left her native California in 1961 to undertake her « Grand Tour » of Italy and eventually settled down in Rome for close to ten years. The body of works she created in this span of time consists of some 210 paintings and 255 drawings, collages, sérigraphies, the major part of which she left behind in Europe on returning to the United States. This output did not resurface until the end of the nineties, an ensemble of striking relevance and quality (Mamco, 1999). In a jubilant prologue to the monochromes - she describes them as « onefigure paintings » - she began to produce in 1972 in New York, Hafif's Roman period explores the potentials offered by non-figurative painting, finding patterns in the factual (preceding « néo-géo » by twenty years), then by the resources of post-Matisse abstraction, brushing at times the limits of an image, influenced by pop aesthetic and fashioned around biomorphic curbs. A privileged decade that sees Hafif invent with maestria the woman painter figure, emblematic of the era's mutations. An indispensable tool for anyone who, today, wishes to understand the evolution of occidental abstraction, this catalogue raisonné includes a significant narrative by the artist. It describes the many intrusions that interfere daily in the creative processus, and allows the reader to apprehend the development of osmosis between acquired influences from the West Coast abstract expressionists familiar with the mythical Los Angeles Ferus Gallery, and the range of colours and forms she witnessed in Rome, in its architecture, pavement mosaïcs, street signs, movies, etc. In his essay, Éric de Chassey comments on the issues of geometrical abstraction of the decade and sets the Roman paintings in historical perspective.