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Résumé
Mes Haines « La haine est sainte. Elle est l'indignation des coeurs forts et puissants, le dédain militant de ceux que fâchent la médiocrité et la sottise » : c'est par ces mots que Zola, encore inconnu du grand public, se lance dans la critique littéraire et artistique. Mes Haines (1866) rassemble les chroniques de la première campagne de l'auteur en faveur de la modernité esthétique. On y découvre un jeune prodige qui n'a « souci que de vie, de lutte, de fièvre », prompt à s'enflammer lorsqu'il évoque Michelet, Balzac, les Goncourt ou Courbet, mais véhément et irrévérencieux face à Hugo, Barbey d'Aurevilly ou Napoléon III... Dans ces quinze « causeries » rédigées avec une partialité pleinement revendiquée se dessinent les contours des grandes convictions zoliennes, que l'avenir ne démentira pas : sa foi dans l'art du roman, son goût pour les « libres manifestations du génie », son sens du progrès, ses affinités avec les sciences humaines, son amour de la vérité et de la justice. Mes Haines, dix ans avant le scandale de L'Assommoir, éclaire superbement les fondements et les principes du naturalisme.