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Résumé
La peur sociale provoque les «effrois», les émeutes et les «folles commotions» des populations révoltées dès le Moyen Âge. Elle est la peur de ceux qui sapent les colonnes de la société, comme les partageux du premier XIXe siècle, avides de redistribution des richesses et de substitution du socialisme au capitalisme. Aux environs de 1840, en effet, la Révolution industrielle prend son essor, un prolétariat en naît et, avec lui, se nouent les tensions sociales, liées à toute croissance économique brutale. La politique aime les couleurs, mais le bourgeois vomit le «rouge», fier de son travail. Après la phobie des attentats anarchistes de la fin du XIXe siècle, l'homme du XXe siècle a eu bien davantage de craintes politiques et sociales, d'abord multipliées par les affiches du «moujik hirsute» de 1919, qui concrétise la hantise des «rouges», version bolcheviks cette fois-ci. Il a connu - pas forcément éprouvé - la hantise de la Guerre froide, du «camp communiste», de l'Armée rouge, des «gauchistes» et des «étés chauds»... Qui a réellement «profité» de cette peur ? Les «rouges» ont-ils été manipulés ? Et la «cible» n'a-t-elle pas totalement changé avec la drogue, les banlieues «à risque», le terrorisme ?