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Résumé
La stylistique était donnée naguère pour moribonde. Les poétiques et les rhétoriques d'inspiration structurale, revenant à Aristote, semblaient la supplanter. Aujourd'hui pourtant, on assiste à un véritable renouveau. Est-ce à dire que les traités de stylistique - de Bally, Cressot, Marouzeau... - soient destinés à gouverner encore l'analyse littéraire ? En fait, dans sa vitalité nouvelle, la discipline a pris acte des apports de la linguistique générale et des sciences humaines. Le temps est donc venu d'en repenser les statuts, d'en rechercher les fondements et les méthodes. Par delà les divergences, toutes les études, de Bally à Riffaterre, posent le problème des relations entre le langage et la pensée. Qu'elle le veuille ou non, la stylistique est tributaire du thème central de la "philosophie du langage" - de Humboldt, notamment - léguée par la pensée romantique, et qui nourrit en permanence les sciences humaines et la philosophie. C'est encore à cette tradition que doit se référer une réflexion qui considère le style non pas comme l'expression d'une pensée déjà constituée mais, selon le mot de Merleau-Ponty, comme une «parole pensante». La naissance conjointe de la pensée et du langage dans la "forme interne" du style appelle une phénoménologie qui concerne au plus haut point la littérature.