Métro 2033

Après une dure journée de travail le 4 décembre je me suis endormi dans le métro 12 qui me ramenait chez moi. Personne ne m'a réveillé au terminus, les grèves ont commencé le lendemain, personne n'est venu à mon secours, ça fait 15 jours que j'erre dans les couloirs et les galeries de la ligne 12. Survivre n'a pas été facile, les bancs anti-sdf de la ratp m'ont obligés à dormir par terre et les sucreries des distributeurs m'ont donné des crampes d'estomac (manger des rats est probablement plus sain). J'avais ce livre avec moi le jour fatal où tout a commencé, on pourrait parler de facétie du destin. Il me tient compagnie, je le lis à la lueur des lampes indiquant les issues de secours avec les couic-couic des rats en guise d'accompagnement. Je n'ai pas appris grand chose d'utile à ma survis mais les personnages me tiennent compagnie dans les profondeurs des souterrains. Je n'en demandais pas plus.

Une fois commencé impossible de s'arrêter. On est en immersion totale.

Ce livre est un chef d'œuvre du post apo. À travers un univers complètement original et prenant, il vous effraie autant qu'il vous fascine. Il y a dans ce livre une critique de notre société contemporaine et un avertissement sur ce qui nous attend. Vous aurez du mal à sortir le nez de votre livre car l'histoire est passionnante. Artyom est un héros attachant, intelligent et intuitif, et les personnages qui l'entourent sont tout aussi creusés, même ceux qui ne sont que de passage. L'univers et les créatures qu'on y rencontre font froid dans le dos, on sent une tension durant tout le livre. Vraiment, passionnant.

Bon, ce livre est une preuve de plus que les stations de métro de Moscou sont luxueuses. Tellement luxueuses qu'elles peuvent y abriter les survivants d'une apocalypse (mondiale?). Le quatrième de couverture m'avait beaucoup plus, étant fan des histoires post-apocalyptiques, surtout lorsque celles-ci prennent place dans un lieu chargé d'Histoire de l'humanité. Mais... il s'avère que c'est la seule chose qui m'ait plu dans ce livre. L'histoire est assez banale pour ce type de littérature, une aventure le long des rails et des station de la capitale russe, la découverte de sociétés avec leurs propres us et coutumes, la nature humaine ayant bien du mal à souvenir des erreurs du passé. C'est très commun, avec des personnages très peu attachants. Avantage du livre, à part servir de brique de fondation pour le fort livresque que vous souhaitez secretement faire dans vos chambres (dites moi que je ne suis pas le seul... s'il vous plaît) le plan du métro est au tout début du livre. Je ne sais pas si les moscovites ont commencés à implanter des monstres dans leur métro au cas où la pandémie aille plus loin. Il faudrait aussi demander à la ratp où en est ce même projet. Une chose est sûre, pour aller à Moscou prenez vôtre passeport, et ce livre pour vous y retrouver. 2033 n'est pas loin...

Accompagner le jeune Artyom dans sa quête à travers le métropolitain moscovite est une expérience littéraire que je recommande à quiconque s’intéresse au thème de « l’après jugement dernier ». Dévastée par une guerre nucléaire mettant à bas le monde entier, la ville de Moscou n’est plus que l’ombre d’elle même. L’écosystème, au fil des décennies s’est acclimaté aux radiations. Les humains restants, eux, se sont réfugiés dans les couloirs du métro, à l’abri des retombées radioactives. La société moscovite s’est réorganisée avec ce réflexe de survie propre aux hommes. Bien ou mal ? Est-ce le refus de succomber à un destin pourtant sellé ? Artyom a la responsabilité d’une mission des plus importantes, mais des plus étranges aussi... Un régal ! La traduction des écrits de Glukhovsky se lisent avec fluidité et n’empêchent à aucun moment de comprendre le récit. Ce dernier mêle avec un savoir faire de maître le registre de l’aventure, de la politique, de la religion, du mysticisme, du psychisme, de la science fiction et même de l’épouvante, voire de l’horreur. Une quête incroyablement rythmée qui reste en mémoire, non seulement par tout ce que va endurer le protagoniste, mais aussi par des rencontres avec des personnages aussi charismatiques et originaux les uns que les autres. Je craque, je ne tiens plus, je pensais faire une pause mais finalement, je vais m’attaquer au deuxième tome, intitulé sans surprise : Metro 2034.