La popularité de ce livre sur Gleeph
Résumé
La première dose, le premier « képa », c'est pour oublier quelques heures Jérôme, l'amour fou depuis longtemps rêvé. Le narrateur n'imaginait pas que la dépendance viendrait si vite, qu'il s'enfoncerait maladivement dans la noirceur de l'héroïne et se couperait du monde des vivants. La came efface les douleurs, pas leur cause. Passé le manque, reste les cris du manque d'amour. Denis Belloc est déjà l'auteur de Néons et de Suzanne quand il écrit Képas. Le succès de ces deux premiers livres, contre toute attente, ne le porte pas vers la lumière. Avec ce récit cru et direct, parfois éprouvant mais toujours sans esbroufe, c'est l'enfer de la drogue, la capacité rare à mutiler sa vie en dépit d'un talent inouï qu'il expose. Le livre nous chahute douloureusement dans d'incessants allers-retours entre rémissions et descentes vertigineuses d'où s'échappe parfois une lumière qui incendie le noir. On ne sort pas indemne de cette chronique d'une auto-destruction que seuls l'amour et la littérature pourront sauver, mais infiniment touché par une compréhension nouvelle et intime de la dépendance et de l'anéantissement de sa propre humanité. « Je n'éprouve aucune émotion en écrivant, et je n'ai aucune pudeur. Je pense que pour créer il ne faut avoir aucune pudeur. J'aime profondément mes personnages, même les plus dégueulasses, mais l'amour et l'émotion ne font pas bon ménage. En écriture bien sûr, dans la vie c'est autre chose. »