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2 éditions

La part du rêve dans les institutions : régulation, supervision, analyse des pratiques

Encre marine, 2010
Grand Format

Claude Allione

Philosophie

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Résumé

Dans tous les pays du monde, lorsque le vigneron élève son vin dans une barrique, la porosité du bois qui en constitue les parois laisse s'évaporer une partie des liquides dans une proportion que l'on ne saurait négliger. On appelle cette évaporation : « la part des anges ». Jour après jour, le paysan compense cette part des anges en ajoutant du vin. On appelle cette compensation : l'« ouillage ». La plupart des grands vins qui réjouissent nos coeurs sont nés dans ces conditions. Une institution de soin, médico-sociale ou d'éducation, c'est un être vivant comme l'est aussi un vin. Ici les anges sont les rêves, et si les institutions écartent cette part du rêve, cette part offerte au rêve, elles s'étiolent, se referment, et ne produisent plus les effets escomptés. Ce rêve, c'est la régulation qui le fournit ou plutôt qui l'entretient. Si aucun régulateur ne vient plus accomplir cet ouillage dans le tonneau institutionnel, alors la pratique s'évente, s'aigrit, et finalement se mue en vinaigre. Pour vivre, une institution a besoin de cette part du rêve qui semble être une perte de prime abord ; mais cette perte est indispensable, à l'instar des vins les plus précieux, pour lui assurer structure et qualité. Cette perte est en définitive un gain. Voilà l'état d'esprit qui m'a guidé pour écrire ce livre. J'ai voulu analyser les rouages de ce que l'on appelle régulation, supervision, ou encore analyse des pratiques selon deux points de vue différents : rendre compte d'une pratique d'une part, sans toutefois tomber dans la banalité du simple témoignage ; et proposer des supports théoriques pour en éclairer les bases, pour tenter d'écrire les prémisses d'une théorie de la régulation. « Derrière Marie, se tient sainte-Anne, sa mère. Elle porte sa fille, assise sur ses genoux, comme s'il s'agissait d'une gamine. Elle la dépasse de toute sa tête, elle regarde sa fille de haut: elle la supervise. Son regard n'est pas dirigé vers le bébé mais vers la mère. C'est un regard doux, souriant, bienveillant, contenant. Le regard de sainte-Anne porte le regard de Marie qui porte le regard de Jésus. Vinci a ici peint le holding du holding. » (page 113)

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