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Résumé
Déclaré « préoccupation générale » par Victor Hugo dans la préface des Orientales en 1829, l'Orient habite l'oeuvre des peintres du XIXe siècle, qu'il soit rêvé ou approché. Le mouvement orientaliste, témoin de l'histoire, se développe avec la campagne d'Égypte de 1798, s'amplifie avec l'insurrection grecque de 1821 puis la prise d'Alger en 1830. Aux inspirations romantiques où rayonne l'oeuvre marocaine de Delacroix succèdent les approches « ethnographiques » de voyageurs en quête d'altérité. Si un nouveau souffle, dans la première moitié du XXe siècle, se voit encouragé en Afrique du Nord par les institutions coloniales, il est bientôt balayé par les ruptures de l'après-guerre avec Dubuffet et Picasso. L'orientalisme pourtant ne s'est pas résumé à une fascination superficielle ou à des représentations fantasmées et, tout au long du XIXe siècle, avant même l'exposition de Munich (1910) admirée par Matisse, et jusqu'à la période contemporaine, s'impose une curiosité féconde pour « les arts chez les Orientaux », selon le titre d'une étude de Nerval. Ces ouvertures ont favorisé la naissance d'un « orientalisme oriental » chez des artistes de Turquie ou d'Algérie, qui introduisent aux relectures plus critiques proposées aujourd'hui par les « Nouvelles Schéhérazade ». Une autre géographie de l'Orient vu d'Occident est-elle en train de se dessiner ? Christine Peltre tente d'apporter une réponse à ces histoires croisées, entre plusieurs cultures, entre art et littérature, entre politique et société, dans un livre abondamment illustré. Filtres de leur temps, chaque oeuvre, chaque artiste retiennent l'éclat d'un Orient sans cesse à redéfinir.