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Résumé
La contribution des Arabes à la médecine, à l'astronomie, aux mathématiques, est universellement reconnue. En revanche, la zoologie est négligée jusque dans les traités d'histoire des sciences les plus complets. Selon cette même idée, les Arabes n'auraient servi que d'intermédiaire, n'ayant eu comme seul mérite d'avoir transmis l'inestimable héritage grec, qui a permis plus tard le développement de la science occidentale. Le Kitâb al-hayawân d'Al-Jâhiz, Le Livre des animaux, ouvrage en huit volumes, montre que ce point de vue hâtif n'est plus défendable. Al-Jâhiz, le plus grand naturaliste arabe, a brossé une synthèse de tout le savoir zoologique connu de son temps. Il n'apparaît pas comme un simple compilateur des données de ses prédécesseurs, mais plutôt comme l'émetteur des critiques adressées à des autorités scientifiques considérées comme indiscutables à son époque, tel évidemment Aristote. Mieux encore, il ajoute au savoir de son temps ses propres observations et avance des opinions qui, dans bien des cas, concordent avec celles émises de nos jours. C'est ainsi qu'il a modifié, amélioré, transformé et créé, à partir des auteurs anciens mais aussi en s'aidant des ressources de sa propre civilisation, diverses branches de la zoologie ayant une identité propre, profondément originale par rapport à ses initiatrices grecques ou indiennes. Décrire la contribution méconnue d'Al-Jâhiz dans le domaine de la zoologie et, en particulier, dans celui de l'écologie et de l'éthologie, ouvre enfin sur la richesse des textes zoologiques du monde arabe médiéval.