Aussi riche que le roi

Sarah a seize ans, est française et vit à Casablanca. Mais elle ne vit pas dans les beaux quartiers de Casa comme Gauthier ni dans une villa avec piscine à Anfa Sup. Non, Sarah vit à Hay Mohammedia, à côté du bidonville. Son ambition ? Sortir de ce trou où elle partage un deux-pièces avec sa mère. Son plan d’action ? Trouver un bon parti. Alors lorsqu’elle rencontre Driss - un petit homme laid aux yeux verts - et que Yaya lui dit qu’il est « aussi riche que le roi », plus rien d’autre n’a d’importance ; Sarah sait qu’elle l’épousera. J’ai lu ce roman quasiment d’une traite, happée par l’histoire mais surtout par la plume incisive d’Abigail Assor. Pour moi, une bonne écrivaine ou un bon écrivain sait mettre les mots justes sur des réalités que nous croisons quasiment tous les jours. C’est le cas d’Abigail Assor qui écrit les inégalités et les violences qui gangrènent la société marocaine. Son approche mettant en avant les rapports constants de domination m’a notamment rappelé celle de Leila Slimani dans « Le pays des autres ».

Immersion sans retenue dans le Maroc des années 90, le croisement de vies et de destins que tout oppose ! Entre misère et volupté, ce récit retranscrit si bien les folles inégalités qui régissent la vie dans le pays. Les couleurs, les odeurs, et atmosphères décrivent très bien Casablanca !

Ce premier roman est une fresque sociale qui nous emmène à Casablanca, au cœur des années de plomb, quand la pauvreté et la répression faisaient rage. La blancheur de la mosquée et du soleil, le bruit des klaxons, l'odeur du poisson mais aussi l'angoisse de la police, la misère, tout y est ... Malgré une écriture un peu saccadée à laquelle j'ai eu un peu de mal à me faire lors des premiers chapitres, le récit flamboyant de ce jeune couple luttant contre les classes sociales, le pouvoir et la domination des hommes, de l'argent m'a transporté dans ce tourbillon de la vie, de l'instinct de survie. Une jolie réussite.

Pour échapper à sa condition, Sarah va tout faire pour épouser le riche de Casablanca : Driss. C'est un roman cruel qui rappel la hiérarchie des classes sociales, quand les riches font la loi.

Très répétitif. .. Une photographie du Maroc des années 90 où chacun doit rester à sa place !