Ce que tu as fait de moi

En grande fan de Karine Giebel c’est avec un certain dégoût et une énorme déception que j’ai lu ce roman. Même si l’écriture est au rendez-vous, comment est-il possible d’assimiler le viol en réunion à une histoire de passion amoureuse ? Pour avoir eu l’expérience d’auditionner de nombreuses victimes en tant que fonctionnaire de police, il est très dérangeant et quasiment impossible pour moi de trouver un quelconque romantisme dans cette histoire... détourner un crime en passion amoureuse est pour moi un vrai mépris de l’auteur pour toutes ces victimes.

Encore une fois, Karine Giebel m'a transportée avec sa plume machiavélique. Dans ce nouveau roman, elle nous entraîne au coeur d'un coup de foudre passionnel dans le milieu de la police. Karine Giebel a bien ce petit quelque chose en plus. Il y a des livres qui laissent en vous une trace indélébile J’ai découvert cette auteure en novembre dernier et voilà que je termine ce 12 et dernier livre…il ne me reste plus qu’à patienter. Pour moi c’est incontestablement la reine du roman noir français.

J'ai malgré tout dévoré ce roman en 3 jours . Je m'explique, j'ai au départ, été septique. Pas les mêmes émotions que pour "Toutes blessent la dernière tue" " Purgatoire des innocents" ou encore "Meurtres pour redemption". On connaît quasiment l'issue, le sujet est de prime abord malaisant, on rationalise la notion de viol. Bref j'étais pas emballée ! Mais la magie Giebel fonctionne... chapitres courts , mais haletants, on a envie de savoir l'histoire, des 2 points de vue. Comme l'amour peut être vécu de 2 façons différentes. Une espèce de " bipolarité" viscérale entre les 2 protagonistes. C'est un bon roman mais il ne détrône pas mes précédentes lectures, qui sont, je vous l'accorde, sur un registre totalement différent.

Retrouver Giebel, pour moi, c’est la promesse d’un thriller psychologique qui va me pousser à bout. Faire hurler mes sens, qui sont, eux, aux abois dès la première page. Et, avec son dernier roman, « ce que tu as fait de moi », à nouveau, Karine Giebel frappe fort, très fort. Ma lecture s’est faite en apnée, presque d’une traite. Et pourtant, j’avais le cœur au bord des lèvres. Presque à chaque page. Parce que Giebel nous raconte la passion qui dévore, qui devient une addiction, qui conduit à toutes les déviances, tous les débordements, tous les vices. Que seriez-vous prêt à faire par amour ? Seriez-vous prêt à vous perdre vous-même ? Giebel nous plonge dans un univers glauque à souhait, dans lequel l’horreur n’a de cesse d’aller plus loin. C’est laid, c’est horrible, c’est dégradant, c’est inhumain… Et pourtant, les protagonistes, eux, sont bien humains. C’est ça, qui me plaît, dans les romans de Karine Giebel. Elle sonde les profondeurs de l’âme humaine comme personne, elle va fouiller, va rechercher, ce qui, chez chacun d’entre nous, peut nous faire basculer du mauvais côté. Giebel raconte la passion. Celle qui dévore, qui fait mal, qui pousse à faire des choses impardonnables, condamnables, indignes. Et pourtant, quand elle le raconte, elle démêle le fil d’Ariane de l’équilibre psychologique de l’Humain. Elle explique, comment, alors que rien ne le présageait, l’être humain peut partir, vriller, péter un plomb et perdre pied. Si « Ce que tu as fait de moi » n’égale pas, à mon sens, son chef-d’œuvre ultime, « Meurtres pour rédemption », elle offre à ses lecteurs une histoire glaçante, tellement ancrée dans la réalité que l’on y croirait… Et c’est là tout son génie ! Il ne faut pas passer à côté de ce thriller psychologique !

Pour la première fois, je suis dans l'incapacité de dire si j'ai aimé ou pas... L'écriture est parfaitement maîtrisée et les mots sont manipulés à la perfection. L'histoire, la façon dont elle est racontée... Bref, le fond et la forme sont à mon goût et pourtant j'ai mis des semaines à le lire, je ne reprenais pas mon livre hâtivement comme d'habitude et certains passages m'ont un peu dérangée... Mitigée donc...