Hors gel

Hors gel me laisse perplexe. Lucie, la narratrice, nous emmène au fil des chapitres dans le monde d’avant, dans celui d’après et dans celui d’aujourd’hui où la menace gronde à nouveau. Le monde d’avant celui de la prospérité, des abus, de la technologie à outrance. Un monde qui n’a pas survécu, comme ces civilisations qui un beau jour disparaissent par la faute des hommes. La vallée a été engloutie sous les eaux du glacier. La catastrophe a fait table rase de tout, entraînant mort et désastre. Les quelques survivants vont rebâtir et prendre en compte les erreurs du passé pour construire un nouveau monde. Dans celui-ci, rien ne sera laisser au hasard et surtout pas le glacier qui est analysé, sondé, surveillé comme un malade. Maintenant, tout est sous contrôle. Chaque déplacement, chaque parcelle … il faut des demandes d’autorisation pour tout. Bienvenue dans le monde de Big brother. Mais cela suffira-t’il ? La nature n’obéit à aucune loi. Clémence, la sœur de Lucie, non plus. Clémence l’indomptable, la névrotique revient dans le petit monde de Lucie en même temps que les dysfonctionnements du glacier. Avec eux, c’est le monde de la peur et des pourquoi qui attendent une réponse. Celle-ci sera sans appel. Une lecture de longue haleine pour moi. J’ai trouvé l’écriture lourde et répétitive. Les faits sont racontés plusieurs fois, les énumérations ponctuent le texte. Les interrogations reviennent sans fin. Le personnage de Lucie dans sa peur ne m’a pas accrochée. Un roman qui aurait pu être très intéressant tant les détails techniques sont étudiés (mais il y en a presque trop), tant la force de la nature est présente. Trop d’énumérations, trop de technique, trop de rabâchages ont nuit à mon plaisir.

Un roman très inquiétant, pesant et sourd, dans l'isolement d'une vallée dans les années 2050. La double menace du glacier et de Clémence, la sœur terrible de la narratrice, pèsent tout au long du roman sur Lucie. Un roman qui peint aussi en toile de fond un futur dystopique où un gouvernement totalitaire et de grandes entreprises capitalistes ont peu à peu réduit les libertés au nom d'une "écologie" d'urgence. L'angoisse monte tout au long du roman, et nous nous retrouvons piégé.e.s, comme Lucie, entre le Glacier et sa sœur.