Berserk. Vol. 1

Dans un style graphique prodigieux, où la noirceur se drape dans une esthétique de fin du monde médiévaliste, se dessine par-delà l'ombre la figure fascinante de Guts et de ses aventures diaboliques. Captivant !

Pilier du monde du manga, Berserk est une œuvre digne des plus grands livres et séries/films de dark fantasy. Guts, un protagoniste déchirée par la souffrance mais si attachants. Des graphismes violents et pleins de rages mais magnifiques, une complexité des personnages et une histoire incroyable

Je ferme la dernière page du 40ème volume de la série Berserk et c’est à tout un univers auquel je dis au revoir. Un monde noir, sordide, cauchemardesque, où il ne fait pas bon être une femme. L’histoire et les images sont crues et sans concessions. Massacres, viol, inceste, religion, inquisition, possession, etc. Tout un cocktail de monstruosité. Et au milieu, Guts et ses compagnons s'entraident, se protègent et évoluent pour survivre et affronter les épreuves.

Une magnifique entrée en matière, avec tout ce qu'il faut de mystère et de sombres créatures. Les dessins sont superbes, le personnage de Puck déjà très attachant, et on découvre un personnage principal qu'on imagine déjà ambiguë sans vraiment le connaître encore. Qu'on me donne vite le prochain tome !

Il est difficile de faire une critique sur Berserk sans omettre d'éléments tant l'œuvre est riche donc je vais juste souligner quelques points essentiels pour donner envie à de potentiels nouveaux lecteurs et pour synthétiser ce qui rend cette œuvre si spéciale à mes yeux. Et cela en 5 points que je trouve être les plus importants : 1/ Les personnages ,divers et peu manichéens. Ils ont un développement pour la plupart plus que solide que ça soit le cast principal comme les personnages secondaires. Ce n'est pas un sans faute mais la plupart sont à mes yeux très mémorables/marquants. Et pour le trio d'affiche Guts, Griffith et Casca , l'émoi provoqué encore par certaines scènes fait encore parler et ils ont une image bien ancrée chez nombre de lecteurs de Berserk. Si vous doutez pendant les premiers tomes c'est normal voyez ça comme un prologue qui prendra tout son sens plus tard.. 2/ L'histoire, qui a plusieurs couches allant d'un récit épique de chevaliers qui traite de vengeance, du chemin pour surmonter ses traumatismes, ou même d'un méta discours sur l'univers et ses croyances les plus profondes, souvent critique mais jamais complètement tranché. À tout les niveaux je pense qu'il y a de quoi trouver son compte. 3/ Le rythme. Dès le début on joue avec la temporalité et on nous apprend beaucoup de choses pour mieux les deconstruire par la suite. Beaucoup de combats effrénés et de révélations, c'est un monde en tension ou les seuls temps morts nous en apprennent plus sur la psychologie des personnages et à part dans certains tomes plus récents, il est rare que quelque-chose soit vraiment anodin en ce monde 4/ Les références et les parallèles. Ami qui aime la symbolique et les sens cachés berserk sera ton paradis. Un élément qui renvoie à un autre, une phrase qui prend tout son sens 20 tomes plus tard ou même une scène revue par d'autres yeux.. Berserk joue avec notre perception des choses et tout les éléments sont méticuleusement emboîtés entre eux 5/ Le monde qui est créé ici a une grande cohérence, des règles et des systèmes qui évoluent et sont expliqués au fur et à mesure mais l'immersion est totale que ça soit de par le dessin absolument exceptionnel d'une précision souvent chirurgicale ou bien de part la créativité l'inventivité de l'auteur qui sait se renouveler en faisant évoluer son œuvre Pour conclure on peut parler de cette évolution berserk commence dans la dark fantasy mais aujourd'hui semble baigné dans un peu plus de lumière. De plus Miura n'est plus la pour nous dessiner la suite.. mais tout est écrit, la suite sera elle a la hauteur des 41 premiers tomes ? Je l'espère et je vous recommande chaudement ce monument qu'est déjà Berserk