Fin de partie

"si je dormais, je ferais peut-être l'amour. J'irais dans les bois. Je verrais... le ciel ,la terre. Je courrais. On me poursuivrait. Je m'enfuierais. (un temps) Nature ! (un temps) Il y a une goutte d'eau dans ma tête. (un temps) Un cœur, un cœur dans ma tête."

Un homme qui veut partir et un homme qui veut partir, c’est tout ce livre. On suit l’histoire d’un homme incapable de bouger, aveugle, qui commence à en avoir marre de vivre, avec pour seule compagnie son fils qui ne veut que partir mais n’y arrive pas et ses parents nostalgiques. C’est lent, très lent, terne, très terne, mais jamais trop, la limite n’est jamais dépassée, et on a donc jamais envie de s’arrêter. Une fin parfaite, stoppée comme il faut quand il faut, Très bon livre!

Une pépite de pièce dans le style de Beckett. Fan inconditionnelle de « En attendant Godot » j’ai également adoré « Fin de partie » où les personnages nous mènent en bateau jusqu’à la fin de l’ouvrage. J’ai adoré

Immobilité, indécision, impuissance. Beckett est constamment sur une ligne dangereuse, celle où on peut perdre le lecteur tout à fait : l'ennui guette, tapie dans les plis des phrases grises, mornes et apparemment vides. Mais cette ligne n'est jamais franchie, toujours on est violemment repoussé par ce diable de Samuel dans son absurde contrée aux couleurs inexistantes et aux vallons trompeurs.

C'est la deuxième pièce de Becket que je lis, la première étant En Attendant Godot, que j'avais bien aimé. J'ai lu "Fin de partie" dans son entièreté, et j'ai été déçu. L'ouvrage est vide, répétitif. J'ai essayé d'imaginer la pièce jouée devant moi, et j'ai donc cerné un léger potentiel comique: peut-être la pièce serait-elle plus intéressante à voir qu'à lire, si les comédien.e.s sont bon.ne.s.