Londres, 1946 : Les Fragments d'éternité

J'ai profité d'une insomnie pour le lire. L'autrice a une jolie plume, bien qu'un peu lourde parfois, quand la place des virgules est assez hasardeuse. Certains mots avaient l'air ajoutés à une phrase juste pour y mettre un vocabulaire plus complexe, qui d'ailleurs ne collait pas toujours avec les dialogues. Dans ces cas-là, le contraste était un peu étrange mais pas vraiment dérangeant. L'avantage, c'est que l'on saisit clairement l'idée véhiculée. Et pour une personne comme moi, c'est génial. Amateur d'histoires concernant de près ou de loin la seconde guerre mondiale, je ne pouvais qu'aimer celle-ci, qui plus est LGBT. Les deux protagonistes principaux — particulièrement Seàn — sont attachants. Leur passion s'est déclarée très vite — ce qui n'est pas irréaliste, contrairement à ce que l'on pourrait croire dans notre société actuelle. Cette chronologique nous permet de savourer leur histoire. J'ai moins aimé Violet et Rupert. On en sait peu sur eux, et c'est peut-être pour ça que mon avis est aussi tranché à leur propos. Violet pour son tempérament et son côté manipulateur, Rupert pour sa jalousie et ses idées extrêmes et discriminatoires. Son geste, à la fin du roman, ne le blanchit pas de ses torts. C'est normal de réparer les dégâts d'une erreur lorsqu'on peut le faire, mais rien ne répare un cœur blessé par la trahison d'un ami. Si ce n'est beaucoup de temps et d'espace. Gladys, la drag queen adorable, est un personnage que j'ai beaucoup aimé. Il est presque une figure parentale pour Seán, qui n'a personne dans ce pays. Georges, l'oncle de Benjamin, est appréciable aussi. Là encore, on en sait peu à son sujet, mais son caractère extraverti, ouvert et très curieux le rend attachant. C'était une bonne lecture. Elle m'a donné envie de lire le 2e roman de l'autrice, en tout cas.