Les misérables. Vol. 2

Tant par la hauteur d'esprit que par l'esthétique poétique, l'histoire de Jean Valjean s'érige comme un rempart contre l'injustice sociale. Cette immense œuvre qui accueille le lecteur consciencieux se révèle un épanchement sérieux des vérités de l'homme. J'hésite encore en ce moment à prononcer un avis qui me semble illégitime au regard de la profondeur songeuse dans laquelle ce forçat à la fois brigand, maire Madeleine, Fauchelevent mais surtout ange-gardien parmi les hommes m'a plongé. Toutes les Cosette du monde rêveraient d'avoir un tel père ; toutes les âmes égarées sont attirées à sa rencontre. Et pourtant ! Hugo nous livre là, non pas une morale, mais une peinture humaine par trop réelle. Roman, mais également réquisitoire pour le ministère de l'humanité. Sous ces deux extrémités, Javert et le scélérat Thénardier, se dresse une multitude de vies aux sens étroitement liés, dont Gavroche, Marius, le grand-père royaliste Gillenormand et surtout la figure d'Eponine trop souvent négligée. Ils sont la société, ils sont leur propre effigie. Que faut-il en retenir ? Un regard droit et un avertissement à toutes les générations futures qui oublient la cruauté de leur monde d'aujourd'hui. Derrière l'aurore se cachent les lueurs de la nuit. Les Misérables ont existé à l'ombre des puissants, et existeront encore demain malgré les convictions du progrès et du meilleur, comme la nuit se fait lorsque le jour s'en va.

Livre monde, livre monstre, plume sublime. Que dire de plus...

S'il y a bien une chose à retenir de cette fresque sociale c'est l'importance de l'instruction. L'instruction élève naturellement les citoyens, réduit la misère, élargie la pensée. Les Misérables dépasse largement le statut de simple roman en proposant des chapitres entiers sur l'histoire, ou purement philosophiques, toujours en lien avec les thèmes abordés par cette fresque mais délaissant momentanément les personnages pour mieux les retrouver ensuite, et nous mieux armés pour comprendre les enjeux et les idées défendues. On retiendra aussi un amour pour Paris véritable et sincère et une description des gamins de Paris touchante. Aussi la romance entre Cosette et Marius. Les Misérables paradoxalement pas si misérabiliste. Énormément de joie et de tendresse aussi. Et de l'espoir ! “Tantôt il bêchait la terre dans son jardin, tantôt il lisait et il écrivait. Il n'avait qu'un mot pour ces deux sortes de travail ; il appelait cela jardiner. "L'esprit est un jardin", disait-il." - à propos du père Myriel.

Voir Vol.1

Encore une fois, mon avis sur cette lecture est mitigé. Tout le premier livre de cette deuxième partie retrace la bataille de Waterloo pour que le Thénardier puisse voler une médaille sur un cadavre me semble un peu superflue. Cependant, cela permet de retracer une bataille historique que nous ne connaissons actuellement seulement à travers les livres d’histoire et non plus à travers les ressentis des habitants de l’époque. Le livre est bien mais est rempli de longues descriptions des modes de vie, des lieux et de tout ce qui se trouve sur la route des protagonistes ce qui peut parfois sembler un peu long pour le lecteur. Ce livre reste un classique et n’est pas inintéressant à lire mais la lecture n’est pas palpitante.