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Résumé
Par exemple : « Le crâne de l'homme [...] est égal à l'univers car en lui est placé tout ce qu'il voit en lui. » De qui est cette pensée ? Présocratique, artiste contemporain, gnostique, Parant ? Elle pourrait être de chacun d'entre eux, mais c'est Malevitch qui l'écrit en 1926. Cette capacité affirmative, voire oraculaire, est ce qui demeure, après la sécularisation de l'art occidental, de sa fonction sacrée. C'est-à-dire, la force de reprendre les questions et de les poser à nouveau et de chercher à comprendre comme le ferait le premier homme. Jean-Luc Parant La glossolalie de Jean-Luc Parant n'est pas la simple ivresse du langage, ni l'extase du souffle comme chez les soufis, c'est le fondement d'une connaissance réelle de l'univers, la description de l'ordonnancement du monde. Elle transcende les catégories des sciences connues, cosmologie, physiologie, zoologie, philosophie, poésie, géologie, mais n'en renie aucune. Sa particularité est due à sa circularité : « Car, sur la circonférence, le commencement et la fin sont communs », comme le dit déjà Héraclite. Parant, qui se situe exactement sur ce périmètre, est le premier et le dernier des hommes, il peut donc parler comme le plus ancien de tous et converser avec ses pairs, Merz, Beuys ou Nauman, comme avec l'artiste de Lascaux ou avec le plus oublié des présocratiques. Il est la voix enrouée des premiers mots de la préhistoire et l'accent déjà communautaire de la naissance de l'agriculture et l'appel du nomade des déserts solitaires et la parole claire de la raison des lumières. Il est la nuit des temps et l'effort pour en sortir, il est le présent inquiet et la voix pour l'apaiser. Il est la curiosité insatiable de l'homme pour comprendre son existence, il reprend la question de Gauguin : « D'où venons-nous, où allons-nous, qui sommes-nous ? » Jean de Loisy